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  • Photo du rédacteurThomas & Auriane

L'Australie : 6 mois après.


Introduction :


       Cela fait maintenant 6 mois que nous avons quitté la France pour venir étudier en Australie. Bien sûr, il faut être un peu plus spécifique dans ce pays de la taille d’un continent : nous étudions depuis un semestre dans le Queensland, à l’Université de la Sunshine Coast, au nord de Brisbane. Arriver dans un nouveau pays, c’est être plongé dans une nouvelle culture, découvrir de nouvelles choses et de nouvelles façons de faire. Voici donc un aperçu des détails de la vie quotidienne dont nous avons fait l’expérience ces six derniers mois.


La vie en Australie :


        Avant de partir, Auriane et moi vivions tous deux en région parisienne, où le coût de la vie est plus important que la moyenne française. Passer donc d’une métropole mondiale à une région neuve, à plus de 80km de Brisbane, pourrait donc inciter à penser que le coût de la vie y serait moindre. Cette supposition est à (fortement) nuancer. Pour ce qui est de notre logement, nous vivons dans une maison moderne à quatre chambres, avec trois autres colocataires. Pourtant, le prix seul de la chambre s’élève à 850EU par mois, bien supérieur au loyer des studios que nous occupions. Cette comparaison prend son sens quand on découvre qu’en Australie, la culture de la coloc est (très) présente. On trouve en effet bien plus d’offre de colocations que d’appartement individuels, et cela ne concerne pas uniquement les étudiants. Ici la colocation est un moyen d’accéder à des logements de taille confortable tout en restant dans des prix décents, il est donc aussi courant de croiser dans des colocs des étudiants que des (plus ou moins) jeunes actifs. Nous avons ainsi visité une maison dont les propriétaires (un couple d’avocats) venaient de faire l’acquisition et qui proposaient une chambre en colocation, impensable en France !


      Après s’être logé, il faut manger. En Australie, deux grandes enseignes se partagent une majorité du marché (70%) : Coles et Woolworth. Cela a pour conséquence un prix très élevé des produits de supermarché. En France, la compétition pousse les multiples acteurs à baisser leurs prix ; en Australie, c’est l’inverse. Cet effet est tellement prononcé que les marchés (bio ou non) et bouchers peuvent aller jusqu’à être 30% moins cher. Ainsi, les petits commerçants tels que les bouchers et primeurs sont relativement prisés et se retrouvent être une alternative plus économique et plus qualitative aux supermarchés. Cela nous a changé de nos habitudes franciliennes où acheter sa viande chez le boucher est souvent un luxe. Comparé à la région parisienne, la nourriture semble donc prendre une place similaire dans notre budget mensuel. Autre anecdote notable en termes d’alimentation : la place de la viande. Dans ce pays grand producteur de bétail la viande est presque une religion, notamment à travers les barbecues (raccourcis en « barbies » dans l’argot local). Ils sont considérés comme des moments privilégiés pour se retrouver entre amis ou en famille, chez soit où dans un parc publique grâce aux très nombreux barbecues/plancha publiques mis à disposition par les localités. Ainsi, même si la culture végane se développe petit à petit et que tous les restaurants proposent systématiquement des options végétariennes à leur carte, les Australiens ne semblent que peu concernés par les enjeux environnementaux et de santé liés à une importante consommation de viande.


         En parlant d’environnement, un autre sujet est assez discutable : l’utilisation de la voiture. En effet, l’Australie étant un pays très étendu, un véhicule est donc indispensable en dehors des centres-villes. Dans le cas de la Sunshine Coast, même si celle-ci dispose d’un réseau de transports en commun, il reste peu développé en dehors du cœur de l’agglomération rendant inenvisageable la vie sans voiture. C’est au niveau du choix dudit véhicule que l’on remarque une très forte concentration de 4x4 et gros utilitaires comparé à l’Europe. Ceci peut s’expliquer notamment par leur amour pour les activités en extérieur tel que le camping, le vélo, le surf ainsi que les très nombreux endroits accessibles uniquement par des pistes impraticables aux véhicules dit « normaux ». Ainsi les « gros » SUV que l’on peut croiser en France font pâles figures devant les vrais 4x4 Australiens, souvent modifiés pour être encore plus inarrêtables. En effets, certaines zones telles que l’outback nécessitent des véhicules spécialement résistants pour éviter de tomber en panne au milieu de nulle part : il n’est pas rare de faire 100km sans voir aucune forme de civilisation dès que l’on s’éloigne des côtes.


         Découlant de cette forte demande en véhicules, le marché de l’occasion est très important, en partie alimenté par les backpackers (les étrangers venant voyager pendant une longue période). Il est ainsi aisé de se procurer un véhicule a prix raisonnable en faisant un compromis sur le kilométrage, bien plus important que ce que l’on trouve habituelle en France dû aux distances démesurées à parcourir dans le pays.

       Côté assurances, les prix varient évidemment en fonction des couvertures tout en restant dans la fourchette française. On peut néanmoins noter qu’ici il faut souscrire à une assurance dépannage (« Roadside assistance ») en plus de la couverture du véhicule. De plus le système de carte grise est très différent du système français, celle-ci nommée « rego » est à renouveler (et donc à payer) chaque année à partir de l’achat du véhicule. L’essence est quant à elle très bon marché comparé aux prix européens, entre 0,80 et 1,10 EU par litre.


       En comparaison avec l’Europe, les australiens semblent beaucoup investir dans leurs voitures, ce qui nous amène à notre dernier point : la gestion de l’argent. En Australie, il existe un système mis en place par le gouvernement qui a pour but de forcer les habitants à économiser. Sur chaque salaire, l’employeur verse 10% supplémentaires sur un compte bloqué (« superannuation fund »), qui ne peut être accédé qu’à la retraite. Ce système ne semble pas inutile : de nombreux locaux nous ont « vanté » le grand manque de savoir-faire en termes de gestions de l’argent comparé aux européens.


La Culture de l’outdoor (activités en extérieur) :


     Avec trois habitants au km2, l’Australie fait partie des pays à la densité la plus faible du monde. De plus, Melbourne, Sidney et Brisbane comptent à elles trois la moitié de la population du pays. Ces grands espaces, couplés à la très grande diversité de climats et de paysages, expliquent parfaitement cette culture, souvent pratiquée en famille, de découvrir de nouveaux endroits et profiter de la nature environnante.

    De plus, le pays possède de nombreuses infrastructures rendant cette pratique accessible à tous : des bien connus barbecues publics aux sites de campings nombreux dans les parcs nationaux, tout y passe pour que l’expérience soit totale ! Les informations y sont aussi précises que facilement accessibles sur les sites officiels du gouvernement.


     Pour de nombreux australiens, l’ « outdoor life » est un vrai mode de vie. Nombreux sont les familles qui « partent à l’aventure » et campent pour tout le week-end loin du confort de la vie moderne. Évidemment, il existe un marché pour ce type de mode de vie. Nous découvrîmes donc très tôt l’existence des tentes de toits et de caravanes tout terrain, sans oublier les mécanos : ici, de nombreux 4x4 ne sont pas assez « costauds » pour affronter certains types de situation ; c’est pourquoi il existe un gros marché de la modification de ces véhicules, les rendant pratiquement inarrêtables.


      Les australiens sont donc très friands d’activités pratiquées dans la nature tel que la pêche, la randonnée, le kayak, le VTT et bien évidemment le surf.

     Enfin, le soleil étant un véritable ennemi en Australie, les Australiens se lèvent très tôt, et ont pour habitude de vivre avec le soleil. Il n’est pas rare que le parking de notre plage de surf favorite soit plein à 6h00 du matin. On peut ainsi voir de nombreux surfeurs à l’eau alors que le soleil vient à peine de se lever, des joggeurs sur la promenade longeant la plage ou tout simplement des passant savourant leur café du matin devant la mer avant de commencer leur journée.


6 Mois après : notre impression


      La première différence avec la région parisienne est sans nul doute l’ambiance. En effet, sur la Sunshine Coast, le mode de vie est plus cool, moins stressé, et cela se répercute sur l’humeur des habitants : tout le monde semble plus joyeux. Les 340 jours d’ensoleillement annuels y sont peut-être pour quelque chose.


     De plus, en tant que « petits parisiens », nous avons découverts en arrivant ici le luxe qu’est le fait de vivre près de la mer avec un climat si agréable. Nous avons en effet rapidement remarqué à quel point le fait de pouvoir surfer quasiment tous les jours avant les cours, ou simplement d’aller nager avait amélioré notre ordinaire. Nous avons également noté une forte amélioration de notre bien-être physique entre notre quotidien stressant en région Parisienne et aujourd’hui notre vie rythmée par du sport quotidien, une bonne alimentation et des études dans un cadre exceptionnel. Plongés dans cette atmosphère plus détendue, nous avons ainsi pu développer un mode de vie plus sain et plus actif nous permettant de profiter au maximum de cette expérience d’un an.


    Ces 6 mois en Australie nous ont fait prendre toute la mesure de l’ampleur du dérèglement climatique. En effet, le pays, de par sa situation géographique, est particulièrement touché par les effets du changement climatique, et ce depuis ses débuts (Il fut l’un des premiers pays touchés par le trou dans la couche d’ozone). Comment évoquer l’Australie sans mentionner les feux dévastateurs qui ont touchés le pays cette année. De nos jours, les températures atteignent des records jamais égalés et les sécheresses et inondations s’enchaînent à un rythme effréné. Cependant, face à ces catastrophes, la passion des australiens pour des véhicules toujours plus gros et polluants ne semble pas se tarir, pas plus que leur rejet du nucléaire au profit du charbon, la méthode de production d’énergie la plus polluante qui existe.

    En tant qu’individus se sentant particulièrement concernés par le réchauffement climatique, cela nous a souvent « choqué » de voir que ce pays encore en pleine construction et aux nombreuses opportunités, soit encore loin de considérer son impact écologique comme une priorité. Nous sommes ainsi quotidiennement ébahis devant les habitudes de la population, qui n’est clairement pas assez sensibilisée à propos de son rôle à jouer dans la problématique environnementale (surutilisation de la voiture, consommation alimentaire et énergétique excessive etc…).


Conclusion :


   Pour conclure, cette immersion dans une autre culture nous a passionné et nous passionne encore. Nous sommes tombés amoureux de ce pays, de tous les endroits incroyables que nous avons pu découvrir, de sa culture et de l’accueil chaleureux de sa population. Ces 6 mois nous auront permis de vivre de nombreuses expériences de grandir et de nous créer d’innombrables souvenirs.

Fort heureusement, l’aventure est loin d’être finie, 6 autres mois nous attendent encore…

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